En attendant la publication de mon article sur la croissance en Afrique, je vais répondre à une question sur ce sujet qui fait assez de débats suite à l’annonce faite sur la croissance guinéenne. Le continent africain n’est pas l’Asie, et si la croissance du produit intérieur brut (PIB) africain est supérieure à 5%, elle n’est pas constituée des mêmes éléments que celle, par exemple des dragons asiatiques. Les pays africains sont pour la plupart des miniers et agricoles, leur croissance économique est donc avant tout tirée vers le haut par des exportations du secteur primaire : Agriculture, pêche, sylviculture (exploitation forestière, et extraction minière). L’industrialisation y est très faible, et ne progresse pas, voir régresse dans certains pays. La valeur ajoutée manufacturière (VAM), qui permet de connaître la capacité d’une économie à transformer des produits bruts, et donc à s’industrialiser, est en chute libre en Afrique. La part de la VAM dans le PIB sur le continent est passé de 15,5% en 1990 à 10,5% en 2008. En Afrique de l’Ouest, la VAM a plongé pour cette même période de 13% à 5%. À l’inverse, en Asie, sur la seule période de 2000 à 2008 cette part de la valeur ajoutée manufacturière a progressé de 22% à 35%. Pour reprendre notre confrère Naofal ALi (follow) : Il urge de voir le développement en Afrique sous un paradigme nouveau. Le développement du continent ne passera pas par la croissance économique, mais par le changement de nos modes de pensée Il nous faut adopter une philosophie nouvelle dont la doctrine sera de transformer nos ressources abondantes en richesse partagée au service du plus grand nombre. Sans ce changement, la croissance africaine demeurera faible, instable, et toujours au profit des mêmes individus. Il est important alors pour vous de vous libérer de la servitude volontaire, il est important pour vous d’être capable de se défaire de votre éternel complexe : note du FMI. Il est important que vous soyez capables de vous prendre en charge au plan scientifique, qui consiste à spécifier des politiques optimales cohérentes avec les caractéristiques réelles de vos pays. La note du FMI dans vos pays, logiquement devait portée sur la VAM (valeur ajoutée manufacturière) qui donne un véritable effort en termes d’industrialisation, qui conduit réellement à la réduction de la pauvreté relative dans vos pays. Dans le cas contraire, même avec un taux de croissance à trois chiffres, vous ne verrez pas le bout du tunnel. Revoyez vos façons de comprendre et de faire l’économie pour le bien de vos concitoyens.
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